Renault a été le premier constructeur d’automobiles à étudier et produire
des moteurs légers dédiés à l’aéronautique. Pendant le Salon de l’auto, en
novembre 1907, Renault présente, dans une dépendance du Salon, un moteur 8
cylindres de 45 CV qui, fourni avec un refroidissement par l’air, avait
alors le rapport poids/puissance le plus favorable. Les constructeurs
d’avions en accourent alors en masse.
Entre 1908 et 1914, 18 constructeurs d’avions faisaient appel à Renault
pour motoriser environ 49 différents types d’avions. Les noms de quelques
constructeurs : Farman, Breguet et Caudron. Les moteurs étaient robustes,
souples et économiques. Raison de plus pour équiper 2 des 5 escadrilles,
fondées en 1912, avec des moteurs Renault. Ces escadrilles étaient
utilisées comme postes d’observation afin de diriger plus précisément les
tirs d’artillerie. Les avancées technologiques apparues pendant les
premiers mois de la première guerre mondiale amenèrent l’état-major
général à confier une nouvelle tâche aux «forces aériennes» : rechercher
les positions de l’ennemi et les bombarder. Pour ces missions, on avait
besoin de moteurs plus puissants. Les moteurs Renault, construits à cette
fin en grandes quantités, passeraient de 220 CV au début de la guerre,
puis 300 CV et enfin 600 CV à la fin du conflit. Après la guerre, il
fallut prouver que des avions étaient aussi un moyen de transport idéal
pour des personnes ou des envois postaux sur de grandes distances. Déjà en
1919, des moteurs Renault d’une puissance de 300 CV battaient coup sur
coup tous les records d’altitude, d’utilisation par mauvais temps et de
fiabilité. En 1919, la première ligne postale entre la France et le Maroc
est ouverts avec des Bréguet,-avions construits par Renault. En 1922, un
Farman-Goliath équipé du même moteur 300 CV de Renault s’élève avec pas
moins de 4200 litres d’essence et 300 litres d’huile à bord. Cette machine
volera 34 heures, 14 minutes et 7 secondes sans interruption en effectuant
de grands cercles autour de l’aéroport du Bourget. En 1928, Jean Mermoz
prend l’air avec un Latécoère, équipé d’un moteur Renault pour un périple
au court duquel il réussit l’exploit de franchir la cordillère des Andes.
En 1930, Renault rachète le constructeur d’avions Caudron. 3 ans plus
tard, les compagnies aériennes «Air-France» (Renault est actionnaire) et
«Air Blue» font leur apparition. Toutes deux construisent leur flotte avec
des avions Caudron-Renault Simoun, dessinés par l’ingénieur Marcel Riffard.
En 1935, la société Renault-Aviation était fondée. Le Caudron-Renault
était un avion raffiné et élégant. Les grands pilotes de cette époque ont
pour nom Raymond Delmotte, Hélène Boucher ou encore Maurice Arnour ; ils
brillèrent par les exploits qu’ils réalisèrent aux commandes de cet
avion. Après la guerre, Renault continuera à motoriser des avions comme le
Fouga ou les Morane-Saulnier. Au milieu des années 90, Renault Sport
collabore avec l’Aérospatiale et utilise ses connaissance des moteurs de
formule 1 pour produire des moteurs pour les avions de voltige. Les
puissances variaient de 180 à 300 CV, pour des moteurs à 4-cylindres.